Journal
Mercredi 21 juin 2017.
On nous avait promis du rêve, on en a eu !
Première inoubliable pour Bleu Nuit en compagnie de l'excellent Bouh. Faut dire qu'on était soutenu par une radio normande qui tourne à 9000 auditeurs par jour, des fidèles qui se sont déplacés en masse pour découvrir la programmation underground de TRL, et même pas un appareil photo pour immortaliser la cohue.
Berville-sur-Seine, 500 habitants, 5000 extérieurs pour une place noire de monde ! Une ambiance de festival sous un soleil Corse. On sèche aussi vite qu'on ne sue. Une foule autant urbaine que bucolique, un parfum de mixité sociale, de bonhommie, d'échange et de découverte. De quoi se faire de nouveaux meilleurs amis d'enfance.
18h15. On arrive. Accueil, générosité, biscottes. On nous attribue une tireuse à bière par personne. Un chef étoilé pour le repas du soir, on a vu pire pour la collation. Même pas besoin de faire les balances, elles avaient été faites avant. Pas même besoin de sonorisateur, l'acoustique de la place est ainsi étudiée pour choyer nos instruments.
19h30. Programmation aux p'tits oignons avec l'ensemble de l'école de Berville-sur-Seine en ouverture. Une demi-heure de standards de la chanson française, de grands textes pour de grandes ambitions. "Chaud chocolat" nous restera un sommet de perfection et il fallait son lot de testostérone pour ne pas laisser une larme s'échapper. Des voix déjà maîtrisées malgré l'âge de la jeunesse locale : la relève est assurée. On leur laissera à coups sûrs la tête d'affiche l'an prochain.
20h00. Bleu Nuit entre en piste sous des applaudissements plus que fournis. La promo a été telle qu'on est réellement attendus, un chouïa de pression pour notre première, c'est pas plus mal. Ambiance de dingue, le public - déjà au fait de nos morceaux - entonnait nos paroles. On avait prévu une heure de répertoire, on en fera finalement trois, tant les rappels furent nombreux. Merci à tous les présents, ce fut un vrai spectacle, sur scène et au devant. Jamais vu ça : certains prenaient des notes pendant nos chansons, une conférence et une étude de textes devant être organisée dans la semaine. Danses, olas, petites culottes, on a tout eu. Une belle énergie pour nous pousser à donner le meilleur de nous, le tout retransmis en direct sur les ondes et Al Jazeera TV. On en frémit encore...
23h00. Notre comparse Bouh branche la guitare et c'est parti pour 6 heures de régalade. Le type en vaut 8 ! Un groupe à lui seul, pour le bonheur de l'assemblée. A tel point qu'il faudra une deuxième sono, en fond de place, pour couvrir l'enthousiasme de la foule. S'il y avait des déçus, ils étaient bien cachés. Ça a sauté de toute part, couru en tous sens. Bouh n'était pas en reste, voguant comme il le pouvait entre les lignes serrées des spectateurs. Le Hell Fest n'a qu'à bien se tenir, la sixième heure fut la plus folle, le public montant non stop sur scène pour s'élancer en un millier de slams de tout âge.
Berville, ma belle, tu resteras dans nos cœurs. On s'est senti portés comme rarement. Jamais nous n'oublierons ces visages rougis. Jamais non plus ton odeur éthylique, ton charme rustique, et ton accueil, ah ton accueil... Et si c'était ça, la joie simple ?
Bleu Nuit.