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  • Journal

     

    Groupe Bleu Nuit, Jason Feugray, Mickaël Feugray, Léo Dubois, 2019, Le Lord, Honfleur.

    Photographie © Jason Feugray.

    Samedi 25 mai 2019. Pub « Le Lord » à Honfleur.

    Oyez, oyez... nous continuons notre exploration des pubs normands, notre immersion sociologique dans la faune locale. À l'étude du soir, je vous propose la découverte d'une espèce nocturne : la mécontente.

    Mi-figue, mi-raisin, la mécontente semble émaner du croisement entre la hyène parisienne et le cancrelat bolbécais. Vermine tenace, elle s'immisce partout, entre les cordes de vos guitares, entre les lignes de votre répertoire, et même entre les bulles de votre houblon. Aigre et liquide, elle colonise tout. Acharnée du travail de sape, vous pouvez compter sur elle, redoutable dans sa besogne, elle est d'une fiabilité sans faille : toujours la petite phrase assassine, toujours la mine des mauvais jours ! Rien ne lui plaît : le rock ? De la merde ! Le blues, le jazz, la soul, le funk, le reggae, le rap, de la fiente de bouc ! La chanson française, quel intérêt ? Elle ne jure que par un style musical : le dédain, qu'elle improvise sur toutes les tonalités.

    Curieux de nature, on s'intéresse, nous, on ausculte, on farfouille, on creuse la question. C'est beau une vile personne la nuit. D'autant que cette obstination folle pour le désarroi et la déprime tient du grand art. Sachez que son mode de vie est épatant : elle sort sous la Lune pour faire chier son monde, les musiciens en tête de gondole, parce que, vous comprenez, elle aussi, elle a fait de la guitare, un mardi, alors elle va vous en apprendre, si vous vous poussez un peu...

    Patience est de mise. En philosophes de la binouze, on n'en manque pas. Par chance, l'alcool a toujours raison de l'espèce qui s'éteint peu à peu, passé minuit, pour entrer enfin dans sa carapace et laisser place à une flore plus détendue et festive. Sur les ruines de cette destructrice s'élèvent alors des joies simples et intensifiées par son absence. Des sourires à la pelle. Des danseurs à tout crin. Des bienveillances aux troubles contours. Il faut savoir reconnaître l'évidence : qu'il est bon de se frotter à la mécontente pour redécouvrir la légèreté, loin d'elle ! Les boulets nous apprennent tellement, qu'on a repris deux canons pour une cuite. Tarif de base au Lord, l'antre où la bière coule à flots.

    Prochaines études à venir sur la serveuse de charme, le pilier de bar, la fille perdue, la nymphomane octogénaire et l'habitué à la gou-goutte de trop. Restez aux aguets ! Le genre humain est assez riche pour que vous vous y retrouviez.

    À tout bientôt, en nage et en eau...
    Bleu Nuit.

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  • Journal

    Bleu Nuit, Le Lord, Honfleur, 2019.

    Samedi 4 mai 2019. Pub « Le Lord » à Honfleur.

    PARTIE ONE - A BIG EMPTY
    20h. Un samedi soir sur la terre. On découvre notre enceinte. Espace scénique réduit, va falloir se coller les chairs comme jamais. On aime bien ça. On a mis du déo. Pis on a le nez bouché, une sale affaire de pollens. Soirée en deux étapes, deux parties. Une première 100 % anglaise. Leeds vs Aston Villa en arrière plan, sur écran géant, une rediff' qui semble plus passionnante que notre répertoire. Les Britishs se radinent en nombre. On les gène plus qu'on anime. Le spectacle est ailleurs. Bielsa joue gros. On joue pas trop fort pour pas gêner.
    Mais bon, Lisa est passée, avec François et Nadia, Aline et Sylvie. On fait le métier. Ça nous fait une bonne répète, pis la serveuse est sympa, elle arrose ses troupes en bières et sourires. On nous réclame du Beatles. On part sur du Oasis, du Cranberries, du Radiohead. On attise subitement l'intérêt. Mais il est l'heure de manger. Les anglais sont du genre très ponctuel. Le pub se vide, d'un coup, comme nos verres. Un grand vide.

    On se demande ce qu'on fout là. Mais l'Affligem justifie tout.

    PARTIE DEUX - UN GRAND PLEIN
    22h tombent. Changement total d'ambiance. La vague d'habitués s'abat sur le petit port Normand. Les gens se connaissent tous. Sourires sur toutes les bouches. La bise est venue, les cigales chantent. On fait notre soupe, puis on part en impro, pour ne dire en sucette. Ça braille, ça danse, ça chante. Tout et n'importe quoi. Le grand chambardement. Le genre de soirée folle à laquelle on ne s'attend jamais. Y'a des ambiances qui ne s'expliquent pas. On est en plein dedans.
    Un public réceptif, du répondant, des échanges, des bulles, beaucoup d'amusement, de fous rires, du volcanisme quoi. On passe d'un instrument à l'autre, suivant l'inspiration du moment. Léo est en feu, Jason est en fusion. On tente des trucs, on lance des chœurs, beaucoup de chaleur humaine. C'est soirée open bar, on joue à la pièce, on tente la moindre demande. Du rock, du jazz, de la chanson, du reggae, Jean-Michel à peu-près sur toute la ligne. On n'a pas tous les accords, assez peu de paroles, un accent à couper au couteau, mais peu importe, le public est là pour nous souffler, nous relancer, nous porter. Tout le monde fait partie du spectacle et c'est bien sympa comme ça !

    Soirée mémorable. On s'est amusé comme jamais. Obligé, on y retourne. Dès le 25 mai. 21h, Honfleur, Le Lord. Pour qui veut se mêler à la fête...

    Photographie © Aline Lemercier.

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